5 nouvelles techniques de priming
Le priming des semences pour l'agriculture est l'une des techniques les plus puissantes de l'amélioration des semences. Dans l'article précédent, Henry Bruggink a décrit les trois méthodes standard de priming. Dans cet article, il se penchera sur d’autres alternatives. L'accent sera mis sur les techniques pour lesquelles une demande de brevet a été déposée.
Alors que dans les techniques de base du priming, l'objectif principal est de maitriser l’imbibition des semences, dans la plupart de ces nouvelles techniques, un autre aspect entre en jeu. Il peut s'agir d'une amélioration de l'absorption d'humidité ou de l'activation de certains processus physiologiques qui ne sont pas activés lorsque l'on utilise uniquement de l'eau. Parfois, le mode d'action exact n'est même pas connu.
Lorsque nous considérons le priming comme une synchronisation (ou homogénéisation) de la germination, la durée du priming doit être plus longue que la durée du processus de germination. Toute technique qui dure beaucoup moins longtemps peut affecter la vitesse de germination mais ne peut être considérée comme un véritable priming, à moins qu'elle ne soit suivie d'une période dite humide au cours de laquelle la synchronisation a lieu.
Priming contrôlé par l'oxygène
Le priming contrôlé par l'oxygène peut constituer une exception à ce qui précède. Au lieu de réguler la quantité d'eau fournie à la graine, c’est la quantité d'oxygène qui est limitée de telle sorte que la physiologie est toujours stimulée, mais que la germination ne peut pas avoir lieu. Dans ce traitement, la durée peut être suffisamment longue non seulement pour augmenter la vitesse de germination, mais aussi pour synchroniser la germination.
Priming par radiofréquence pulsée
Le priming par radiofréquence pulsée consiste à soumettre les semences à champ électrique. Sa particularité réside dans les faibles tensions utilisées et dans la fréquence élevée des radiations. Le priming est effectué sur des semences (partiellement) hydratées pendant une période très courte, allant de quelques minutes à 2 heures, donc trop courte pour la synchronisation. Cette méthode a toutefois joué un rôle dans la levée de la dormance des semences de pommes.
Ultrasons
L'application d'ultrasons sur les graines a été décrite par différents auteurs et a un effet sur la vitesse d'absorption de l'eau en modifiant, entre autres, la structure des couches externes. Cette méthode peut augmenter la germination, en particulier pour les espèces qui rencontrent des difficultés à absorber l'eau, la plus extrême étant les « semences dures ». Mais là encore, la courte durée du traitement ne permet pas d'augmenter la synchronisation de la germination, de sorte qu'une combinaison avec un véritable priming est toujours nécessaire.
Rayonnement UV-B
Le rayonnement UV-B n'est pas une méthode de priming en soi, mais peut être appliqué pendant ou après un processus d’osmo-priming (polyéthylène glycol) ou drum-priming (cf articles précédents). Le brevet revendique un certain nombre d'effets sur la vitesse de germination et sur la plantule. Toutefois, dans la plupart des études, les effets sur la germination sont négatifs ou à peine présents.
Eau activée par plasma gazeux (PAW – plasma activated water)
Une demande de brevet récente concerne le priming avec de l'eau activée par plasma gazeux. Les semences sont trempées dans de l'eau traitée (activée) au plasma gazeux. Cela devrait non seulement favoriser la croissance de l'embryon, mais aussi affaiblir l'endosperme et réduire la résistance de l'enveloppe de la graine ou de la paroi du fruit. Ce traitement est associé à une meilleure résistance au vieillissement des semences et à une meilleure préservation de la vigueur. Étant donné que la durée du traitement est suffisamment longue pour atteindre la synchronisation, il peut être considéré comme un véritable priming. En principe, la méthode n'est pas très différente du drum-priming, à l'exception de la solution utilisée.
Il n'est pas facile de mettre au point une véritable nouvelle technologie de priming. La plupart des nouvelles techniques ont plus d'effet sur la qualité des semis que sur la synchronisation de la germination (homogénéisation de la levée).
Les informations fournies ci-dessus montrent qu'il n'est pas facile de mettre au point une nouvelle et véritable technologie de priming. La plupart des méthodes sont des variations sur les techniques d’imbibition ou la composition du liquide, et ne durent pas assez longtemps pour être considérées comme un véritable priming. En principe, un priming dure au moins aussi longtemps que le temps de germination nécessaire pour la semence la plus lente d'un lot de semences, à condition qu'il n'y ait pas de dormance.
Certaines techniques peuvent influer sur la vitesse d'absorption de l'eau ou sur les processus physiologiques qui préparent la graine à la germination. Mais la plupart des nouvelles techniques ont plus d'effet sur la qualité des semis que sur la synchronisation de la germination.
Henry Bruggink est chercheur expert chez Incotec à Enkhuizen, aux Pays-Bas. Henry est spécialisé dans le priming. Récemment, il a contribué à un chapitre du livre Advances in seed science and technology for more sustainable crop production, par le Dr. Julia Buitink et le Professeur Olivier Leprince.
